Lou Cacho fiò

Alègre! Alègre!

Mi bèus enfant, Diéu nous alègre!

Emé Calèndo tout bèn vèn …

Diéu nous fague la gràci de vèire l’an que vèn,

E se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens!

 

Frederic MistralDepuis septembre, je prends des cours de provençal avec Michelle. Un pur bonheur! Jeudi dernier, nous avons travaillé sur un texte de Frédéric Mistral, concernant la veillée de Noël. Je ne résiste pas au plaisir de vous en partager un extrait, dont la dernière phrase (ci dessus) résonne encore de nos jours lors du traditionnel repas familial de Noël.

 

 

 

Tous ensemble, nous allions joyeusement chercher la « bûche de Noël », qui — c’était de tradition — devait être un arbre fruitier. Nous l’apportions dans le Mas, tous à la file, le plus âgé la tenant d’un bout, moi, le dernier-né, de l’autre ; trois fois, nous lui faisions faire le tour de la cuisine ; puis, arrivés devant la dalle du foyer, mon père, solennellement, répandait sur la bûche un verre de vin cuit, en disant :

Allégresse ! Allégresse,
Mes beaux enfants, que Dieu nous comble d’allégresse !
Avec Noël, tout bien vient :
Dieu nous fasse la grâce de voir l’année prochaine.
Et, que si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins.

Et, nous écriant tous : « Allégresse, allégresse, allégresse ! », on posait l’arbre sur les landiers et, dès que s’élançait le premier jet de flamme:

À la bûche,
Boute feu !

disait mon père en se signant. Et, tous, nous nous mettions à table.

– Frederic Mistral – Memòri e raconte – 1906

Bûche

Ainsi, la veillée de Noël commençait par la coutume païenne du Cacho-fiò, relative au solstice d’hiver. L’allumage rituel du calendau (bûche de Noël en provençal) correspondait au rite du feu neuf, le feu du premier soleil de la nouvelle année.

Après avoir fait trois fois le tour de la cuisine ou de la table (nappée de trois nappes blanches, là encore un symbole de la Trinité), le plus ancien et le plus jeune (lou caganis) de la maison portaient ensemble au feu une bûche d’un arbre fruitier coupé de l’année. Ensuite on pouvait se mettre à table pour le gros souper traditionnel (avec ses treize desserts). Dans cette société très superstitieuse, la bûche devait brûler trois jours et trois nuits. Une fois calcinée, elle devenait miraculeuse. Ses cendres et morceaux de charbon étaient ensuite placés dans les étables pour protéger le bétail des maladies.

Musée Arlaten - Arles

Quelles sont les traditions de vos régions?

Bonnes fêtes à tous et a l’an qué ven! 

Creche traditionnelle - JL BATTU
Creche traditionnelle – JL BATTU

Un commentaire

  1. Dans le Nord, en décembre, les boulangeries proposent des Cougnolles (prononcez « Quegnolles ») aussi appelées Coquilles. C’et une sorte de brioche dont la forme ressemble à une forme allongée ovale avec à chaque extrémité une forme ronde. La version Belge a si je ne me trompe pas des pépites de sucre dessus.

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