1918. Du deuil national à la mémoire locale – St Saturnin lès Avignon

Dans le cadre de recherches sur les poilus de St Saturnin lès Avignon (Vaucluse) par l’association de généalogie locale dont je suis membre, la mairie nous a ouvert les portes de leurs archives. Nos recherches nous permettent de retrouver un dossier très instructif concernant le monument aux morts et les attentes de la population.
Tout d’abord, quelques chiffres sur l’impact de la Grande Guerre à St Saturnin : sur une population de 1281 personnes en 1911, plus de 300 hommes ont été mobilisés, 45 poilus nés ou domiciliés dans la commune en 1914 ont été tué et 33 noms sont inscrits sur le monument aux morts communal. Pourquoi une telle différence ? Pour être inscrit sur le monument aux morts et sur le livre d’or d’une commune, il fallait soit y être né, soit y avoir été domicilié à la déclaration de la guerre et être reconnu « Mort pour la France ». De nombreux soldats ont pu être inscrits dans plusieurs villages et d’autres furent oubliés. Notons le cas d’un poilu non mort pour la France mais inscrit sur le monument du village.

***

Le monument aux morts
La décision de construire un monument aux morts n’est pas une obligation légale pour les municipalités. Toutefois, face à l’élan collectif des citoyens et surtout face au traumatisme d’un conflit sans précédent, les communes, même les plus modestes, se décident à honorer leurs soldats et leurs sacrifices, qui ne peuvent être traités de manière anonyme.  Il en résulte que ces monuments honorent les combattants plus que la Victoire en elle-même.
La réalisation d’un cénotaphe (monument mortuaire n’abritant aucun corps) obéit à une procédure administrative stricte. Après la désignation d’un Comité qui a en charge le choix du sculpteur et la collecte des fonds, le projet de construction doit faire l’objet d’une délibération du conseil municipal. Celle-ci est soumise à l’approbation préfectorale. Le projet doit ensuite recevoir l’accord d’une commission d’examen créée au niveau départemental pour veiller à l’esthétique des projets. Les archives municipales de St Saturnin conservent les courriers de chaque étape.
L’été 1919 est une période de transition, comme tout lendemain d’armistice. Bien que les classes 1912-1913 soient démobilisées à cette période, les classes suivantes ne regagneront leurs foyers qu’en 1920-1921. Et pourtant, le travail de mémoire s’organise déjà.
Deux semaines après la signature effective du traité de Versailles (28 juin 1919), le défilé du 14 juillet est l’occasion de rendre hommage à l’ensemble des troupes françaises et alliées qui ont combattu ensemble pendant le conflit. La première manifestation officielle se déroule le dimanche 13 juillet après midi. Les maréchaux Pétain, Joffre et Foch reçoivent des épées et des fourragères sont distribuées à quelques régiments.
Ce même jour à 16h, se tient à St Saturnin une séance du Conseil municipal durant laquelle l’ouverture des souscriptions est décidée ainsi que la création d’un comité composé de 7 délégués. Lors de ce même conseil municipal est voté un budget de 500F pour l’érection du monument.
Aux enfants de la Commune tombés au champ d’Honneur. M. Guichard, conseiller municipal remplissant les fonctions de Maire de la Commune déclare que pour honorer la mémoire des enfants de la Commune tombés pour la France, le Conseil Municipal a tenu à faire appel à tous ses administrés dans le but d’organiser une manifestation en vue d’aller déposer au cimetière une palme à l’endroit même où sera érigé le monument commémoratif.
Pour couvrir les frais de l’érection de ce monument, le Conseil vote la somme de 500 francs et décide que les personnes qui auront mission de recevoir les souscriptions seront prises en dehors de l’Assemblée communale et désigne à cet effet les personnes ci-après : Fournion, curé, Kierren, chef de gare, Chauvet, directeur des écoles laïques, Beynet, retraité, Pellen, retraité, Valentin, directeur de l’usine de Gromelle. Les fonctions de trésorier seront dévolues à M. Pangon, receveur des Postes de la Commune. 

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St Saturnin lès Avignon le 16 juillet 1919.  
Monsieur et cher concitoyen,
J’ai l’honneur de vous informer que par décision du Conseil Municipal en date du 13 juillet dernier, vous êtes désigné pour recueillir le montant des listes de souscription ouvertes en vue de l’érection d’un monument aux enfants de la Commune tombés au Champ d’honneur. J’ose espérer que vous daignerez accepter la mission qui vous est confiée, ce dont je suis personnellement très heureux. Veuillez agréer, Monsieur et cher concitoyen, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
P. le Maire A. Guichard 
Ensuite, peu après 17h, un cortège officiel conviant les présidents de secours mutuels, les fonctionnaires, les combattants revenus du Front et les familles des poilus décédés se rendent au cimetière afin d’y déposer une palme à l’endroit où sera élevé le monument commémoratif.
C’est avec une tristesse profonde et une grande émotion que je me fais un devoir à cette heure tant au nom de la Commune qu’au nom du Conseil Municipal de venir honorer de vos regrets et des nôtres l’installation provisoire où se dressera le monument commémoratif des enfants tombés en héros durant la guerre 1914 à 1918. Ces enfants ont accompli un acte de patriotisme et de civisme dont le pays et la France entière ont à vous remercier. Par cette première manifestation qui a en son retentissement dans toutes les communes de France, nous venons établir d’une façon définitive une tradition qui est digne de rester dans nos mœurs, parce qu’elle s’inspire de cette haute conception de solidarité qui veut que les liens toujours plus étroits unissent non seulement les vivants entre eux mais encore les vivants aux morts, pour que le patrimoine du présent et de l’avenir soit riche de tout l’acquis du passé. Les générations qui nous suivent arriveront à se rappeler que c’est dans une même vénération de ceux qui furent, à une époque bien douloureuse de bons citoyens et de bons soldats. C’est aussi la raison pour laquelle le nom de ces héros seront gravés sur une plaque à seule fin que le souvenir glorieux en soit perpétué. Puisse l’évocation de ces souvenirs, puissent les regrets que ces enfants emportent avec eux, adoucir le chagrin des nombreuses familles victimes de cette maudite guerre. Au nom de la Commune, au nom du Conseil Municipal, j’adresse à ces « Morts glorieux » un suprême adieu. 
La mairie dispose d’une enveloppe réglementée. En effet, la loi de finances du 31 juillet 1920 fixe les conditions des subventions accordées par l’État pour aider les communes à financer les monuments aux morts. Des barèmes sont établis, accordant une subvention proportionnelle au nombre de poilus décédés par rapport à la population communale de 1914. Dans le cas de St Saturnin, en se basant sur le recensement de 1911 (1281 habitants), les poilus décédés reconnus Morts pour la France (32) représentent 2.5% de la population totale. La mairie accorde une subvention de 500 F.
Les souscriptions sont ouvertes à la population à partir du 20 juillet 1919. Le maire écrit lui-même aux st saturninois ne résidant plus sur la commune, pour leur faire part du projet et demander des dons. Des lettres sont adressées à Oran, Béthune, Paris, Eyragues…
Monsieur et cher compatriote,
Un groupement s’est formé à St Saturnin lès Avignon pour élever un monument à nos compatriotes morts pour la Patrie et aux combattants de la grande Guerre. Ce groupement fait appel à la générosité de tous ceux qui comme vous, n’ont pas oublié leur petite patrie ou ont des biens d’affectation dans notre cher St Saturnin. Nous venons donc solliciter votre participation à cette œuvre dont le but est de perpétuer le souvenir de nos glorieux héros. Ce monument rappellera aux générations futures la vaillance et le courage de leurs ainés. Persuadé que, fidèle au souvenir de ceux que nous pleurons et admirons, vous répondrez à notre appel, nous vous adressons d’avance nos plus sincères remerciements.
Ainsi, contrairement à ce que nous pouvons penser, les monuments aux morts ont été largement financés par la population. En ce qui concerne St Saturnin, 360 donateurs ont participé au projet avec des dons à la hauteur de chacun, allant de quelques centimes à plusieurs centaines de francs (le directeur des Papeteries Chancel – Gromelle, adresse un don de 1000 francs dès le 12 aout 1919).

Le Comité approche dans un premier temps un groupement d’artistes composé de l’architecte Selvais, du peintre CAZOT et du sculpteur Honoré qui propose la réalisation d’un monument pour la somme de 5500 F.
Le monument d’une hauteur de 4m et d’une largeur à la base de 3.50 sera exécuté en pierre dure du pays ; les frises, tableaux et motifs décoratifs seront en céramique de couleur posée au ciment dans la pierre préalablement défoncée. Les fondations en béton de cailloux et mortier de chaux hydraulique reposeront sur le bon sol naturel supposé à 0.50 de profondeur. La décoration céramique étudiée spécialement pour le monument comportera des guirlandes et couronnes de feuillage enrubannés, des attributs militaires, casque, médaille militaire, croix de guerre et de la légion d’honneur, 1 tableau céramique avec inscription des noms des héros tombés au champ d’honneur. Une inscription dédicace, ainsi que celle indiquant, s’il y a lieu, les noms des organisateurs, sera également appliquée sur le monument.  Le monument pourra être complétement exécuté pour une somme approximative de cinq mille cinq cents francs (5500). Un projet définitif sera exécuté, avec les modifications que les organisateurs pourraient éventuellement demander, ainsi que les inscriptions qui doivent y figurer, et le montant des dépenses arrêté à son exacte valeur suivant les prix du pays, matériaux et ouvrages. 
Paris le 8 novembre 1919
Aucun document dans les archives municipales n’indique la raison de l’abandon de ce projet.
Le comité se rapproche ensuite du sculpteur d’origine anglaise Vernon BLAKE (1875-1930), ancien directeur de l’Académie anglaise à Rome, installé aux Baux de Provence, auteur de plusieurs monuments aux morts dans le département voisin des Bouches du Rhône (Eyragues, Maussane les Alpilles) et qui réalisera par la suite les monuments aux morts de Plan d’Orgon et de Lauris (Vaucluse).
Un devis en date du 2 mars 1921 détaille son projet : Sculpture d’une figure de militaire (1m80) ; piédestal conformément à la maquette, béton, pierre et toutes fournitures ; gravure de 33 noms et prénoms, pose béton etc. Cinq mille trois cents neuf francs 85 cents Il est entendu que le sculpteur recevra en plus le montant de la subvention du Conseil Général (500F) portant le total à 5809F 85 cts.
La silhouette du soldat a été réalisée à partir d’une photo d’un poilu st saturninois blessé en juillet 1918, Gaston Lassia.

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Une fois le projet choisi par le Comité, la procédure administrative suit son cours. Le Maire adresse un courrier au Préfet en date du 20 février 1921
Monsieur le Préfet, Au nom de la municipalité, j’ai l’honneur de solliciter l’autorisation d’élever sur le territoire communal un monument commémoratif aux soldats de la commune morts pour la Patrie. L’emplacement choisi est la petite place qui est devant la Mairie. Le sculpteur choisi est Monsieur Vernon Blake, ancien directeur de l’Académie anglaise à Rome, et dont plusieurs monuments aux Morts ont été acceptés dans le département de Vaucluse ? (Maussane, Eyragues). Le monument est une figure de « Poilu » en ronde bosse avec son piédestal. Sont uniquement gravés, sans aucun signe, les noms des morts et l’inscription : Morts en défendant la France. Le total des frais est entièrement couvert par une souscription publique : 4809F 85 cts et un crédit au budget communal 500F soit 5309.85F.
Le dossier passe alors devant une commission préfectorale, chargée notamment de veiller au respect de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, interdisant d’apposer des signes religieux sur les monuments ou emplacements publics, à l’exception des édifices du culte, des cimetières ou des monuments funéraires. En Vaucluse, cette commission  est composée de 8 membres dont le peintre avignonnais Claude FIRMIN, 2 professeurs de dessin, 1 conservateur de musée et 1 architecte.  Le dossier de St Saturnin reçoit un avis favorable après examen et discussion des croquis le 23 avril 1921.
Dès l’annonce de l’acceptation du projet, le Maire demande au Conseil Municipal de désigner un nouvel emplacement pour l’élévation du Monument. Initialement prévu au cœur du cimetière, comme annoncé lors du discours du 13 juillet 1919, le choix se porte finalement sur une place située face à l’entrée de la Mairie, le long de la route principale traversant le village. Les raisons de ce changement d’emplacement ne sont pas connues. Cette décision est vivement critiquée par les familles de poilus, non consultées, qui envoient au Maire une pétition. Devant leur mobilisation, une enquête est menée afin de mesurer l’impact financier du retrait de leur soutien. Devant leurs faibles donations (132F), le choix du Conseil municipal est maintenu. Le monument sera bien élevé face à la mairie. Ambiance….

IMG_3873 copie

Les soussignés ; Pères, Mères, frères ou parents de nos chers Morts de la grande guerre avons le regret d’exposer à Monsieur le Maire et à tous les membres du Comité du Monument à élever à la gloire de nos héros de St Saturnin, qu’ils auraient dû être consulté sur l’emplacement à désigner pour recevoir le dit monument. Ils ont appris par la rumeur publique qu’il a été question d’élever ledit monument sur une place publique de St Saturnin, emplacement qui ne convient pas du tout au plus près intéressés et aux soussignés. Le cimetière seul lieu de repos, de solitude et de prières conviendrait parfaitement à recevoir ce monument qui en doit être inauguré que pour perpétuer la mémoire et le sacrifice de nos soldats disparus. Les soussignés protestent donc énergiquement et de toute la force de leur cœur meurtri, sur la désignation d’une place publique comme emplacement à recevoir le monument en question et espèrent que le Comité comprenant leur réclamation et y faisant droit, voudra bien revenir sur sa première détermination. Ils doivent y ajouter que si leur demande n’était pas écoutée, ils se croiraient dispensés d’ores et déjà d’assister à la cérémonie de l’inauguration. Les soussignés saluent respectueusement Monsieur le Maire et tous les membres du Comité et apportent leurs signatures ci-dessous.
Le monument aux morts de St Saturnin lès Avignon est inauguré le dimanche 17 juillet 1921 à 16h, sur la place devant la mairie. Outre la population locale, sont invités les sénateurs radicaux Louis Serre et Louis Tissier, les députés Louis Guichard (radical), Édouard Daladier (radical, président du Conseil en 1933-1934/ 1938-1940), Isidore Méritan (indépendant) et Alexandre Blanc (socialiste). Le monument sera déplacé dans les années 2000 sur une autre place du village, à l’est, pour plus de commodités.

***

Le livre d’or
Par la loi du 25 octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande guerre », l’État lance le projet d’un Livre d’or comprenant les noms de tous ces héros anonymes, qui serait déposé au Panthéon. Le ministère des Pensions, nouvellement créé, est chargé d’établir, à partir du fichier existant, la liste officielle des Morts pour la France de chaque commune. Ils sont adressés en 1929 à chaque maire pour vérification et amendement, d’où de nombreux échanges de courrier, un flou certain existant quant aux personnes qui devaient être mentionnées sur ces registres : devaient-ils être natifs de la commune, y demeurer lors de la mobilisation ?
Le Ministre des pensions à Monsieur le Maire
J’ai l’honneur de vous rappeler que la loi du 25 octobre 1919 a ordonné le dépôt au panthéon de registres contenant les noms des militaires Morts pour la France pendant la guerre 1914-1918. Cette loi a également prévu la remise à chaque commune de France, d’un Livre d’Or de ces militaires qui sont nés dans cette commune ou qui y résidaient à la mobilisation.
Mon Administration Centrale ayant terminé les travaux préparatoires que nécessitait l’application de cette loi, il me parait utile, avant d’établir ces registres, de vous communiquer la liste des militaires de votre commune qui doivent y être inscrits
J’appelle votre attention sur ce fait, que seuls les noms des militaires morts au cours de la guerre, c’est à dire entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919 et dans les conditions prévues par la loi du 24 octobre 1922, qui règle le droit à la mention « Mort pour la France », sont appelés à figurer sur cette liste.
Pour le cas où il vous apparaîtrait qu’elle présentât des erreurs ou des lacunes, je vous serais très obligé de vouloir bien me la renvoyer, avec vos observations accompagnées des considérations particulières qui vous sembleraient de nature à les justifier.
Si au contraire cette liste ne devait pas comporter d’observations, il vous suffirait de me le faire connaitre en me la renvoyant.
Pour le Ministre et par son ordre
Toutefois, les décalages entre les noms figurant sur les monuments aux morts et ceux des Livres d’or proviennent du fait que la liste du ministère est établie en 1929 alors que les monuments aux morts ont presque tous été érigés entre 1920 et 1925. Ainsi, une liste de 28 noms est établie pour St Saturnin, datée du 6 novembre 1929. Deux poilus, non-inscrits sur le monument aux morts figurent sur cette liste. Sept poilus ne sont pas mentionnés sur cette liste mais sont inscrits sur le monument aux morts. Plusieurs raisons à cela : pour six de ces poilus, leurs noms figurent sur les livres d’or de leurs communes de résidence en 1914. Pour le septième, décédé d’une maladie non contractée en service en octobre 1918 (probablement de la grippe espagnole), la mention « Mort pour la France » lui est refusée.
En 1935, la présentation matérielle du futur Livre d’or est fixée : 120 volumes devaient être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un serait déposé au Panthéon. Les contraintes budgétaires, puis le début de la Seconde Guerre mondiale, mirent fin au projet, en laissant subsister la documentation préparatoire.
Les plaques commémoratives
Plaque commémorative – mairie de St Saturnin lès Avignon
Après une énième refonte des listes, les noms absents sur le monument aux morts n’ont pas été gravés. Pour pallier à ce manque, une plaque commémorative a été installée dans l’escalier principal de la mairie à une date inconnue.
Concernant la plaque de l’église, les archives conservées en l’église communale nous ont été refusées d’accès. Il nous est donc impossible de connaitre les donateurs ni la date d’installation. Les deux poilus BOYER et BERUD sont originaires de deux communes voisines, sans doute ajoutés sur cette plaque par leurs familles résidant à St Saturnin.

 

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Au lendemain de ce conflit sans précédent, il apparaît donc que le désir de commémorer les victimes est nécessaire pour la population. Dans l’ensemble, les cérémonies et les monuments sont dus à des initiatives spontanées, peu encadrées par l’État, qui tente malgré tout de contrôler le mouvement d’édification de monuments par la mise en place d’une législation. Ces commémorations permettent à la population de maitriser ce traumatisme collectif, que renvoie à chaque instant le cas des mutilés, veuves et orphelins de guerre. Le deuil est une expérience intime, mais dans le cadre de la Grande Guerre, il ne peut s’accomplir sans lien avec les autres, sans la reconnaissance du sacrifice ultime du proche pour défendre la Patrie. Les commémorations apparaissent donc comme une étape dans la reconstruction personnelle et dans le deuil collectif. Le monument aux morts se situe à la jonction de la sphère individuelle et de la sphère collective, sujet a de vastes débats dont St Saturnin n’a pas échappé.
Enfin, précisons qu’il aura fallu attendre un décret du 24 octobre 1922 pour que le 11 novembre, date de l’Armistice, devienne un jour de fête nationale.
récapitulatif
Poilus de St Saturnin lès Avignon
Pour en savoir plus :
– le site de M. Perdiguier, http://village.saintsaturninlesavignon.com/monument.html
Comment sortir de la Guerre ? Deuil, mémoire et traumatisme (1870-1940) Stéphane TISON, PUR Rennes 2011

 

 

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