J’adore l’hiver! Son froid sec, l’air vivifiant. La plage l’été? Très peu pour moi, je préfère plutôt partir moins souvent en vacances mais m’évader en novembre ou février au Canada ou encore en Norvège. Bizarre pour une fille du Sud, non?
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L’hiver. Cette saison tant redoutée par nos ancêtres. Ils y étaient plus sensibles que nous, vivant directement au contact des éléments. Avec un peu de chance, nous pouvons trouver au fil des registres quelques curés bavards donnant des indices sur cette période.
Le grand hiver de 1709 est bien connu des historiens et des généalogistes. Comment en être autrement avec ses quelques 600 000 morts.
Un autre « grand hiver » avait marqué nos ancêtres dans les décennies précédentes. L’hiver 1693-1694, suivi d’une grande famine. La France d’alors, qui comptait près de 20 millions d’habitants, dénombra 1.300.000 personnes mortes de faim ou de froid, sans compter la mortalité « normale », selon l’historien Emmanuel Leroy-Ladurie. Triste époque…
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A Loisieux, petit village de Savoie, les chiffres sont édifiants:
Les ouailles du curé Gariod se tournent alors vers Dieu:

Le septième février mil six cent quatre vingt quatorze, jour de dimanche et les deux jours suivans, nous avons fait des prières générales et donnés la bénédiction du St Sacrement pour demander à Dieu quil luy pleult appaiser le grand froid quil faisoit apprehendans que la gelé qui duroit si long temps ne gaste les arbres et les vignes et e(s)st ensuite de lordonnance de Monseigneur de Belley nostre evesque. Gariod curé
Photos: Fontaine du château de Saint Didier (Vaucluse) en février 2012